Photo Argentique
Une photographie qui ne fige pas le temps : elle fait l’épreuve du temps !
Photographe depuis toujours, j’ai opté depuis 22 ans pour une expression photographique qui s’inscrit dans une recherche permanente autour du dialogue qui se joue et se noue entre l’image et son support.
Je me vis un peu comme un chimiste qui, le temps d’une œuvre se fait grand couturier choisissant ses textures, fabriquant sa chimie l’inflige à ses images, les ré- ajuste, les rehausse, d’une pointe de fusain, parfois d’aquarelle ou plus modestement les livre à l’épreuve du temps... car mes photos ne le fige pas; bien au contraire, elles l’exprime à partir de la matière après avoir été baignées, insolées, oxydées. Ces procédés se caractérisent sur ces surfaces, ces supports, de façon singulière. Chaque épreuve produit une œuvre artistique absolument unique et i-reproductible. C’est par le trouble nocturne de la matière que le support et l’image visible advient, se défigure ou se souvient.
Si j’ai choisi d’expérimenter mes propres émulsions sur des papiers faits main c’est parce que ces papiers artisanaux, organiques, offrent une inépuisable variété de grain, d’épaisseur et de textures. J’exploite le fruit du hasard, la pliure, la déchirure, la transparence, la rugosité ou l’apparition de tâches comme des évènements chargés d’infinies possibilités de sculpture de la lumière et de l’image. Ainsi, je combine l’empreinte du geste à celle de la lumière à celle du papier choisi de façon à livrer toutes ses potentialités graphiques. J’invite mes images à s’humilier dans la matière et transcender leur force intrinsèque.
Il en résulte des tableaux photographiques qui échappent à toute tentative de standardisation. Loin du prêt-à-photographier, ils sont une proposition d’une autre matérialité.
Les collectionneurs intrigués ou touchés par ces “techniques mixtes” appliquées à la photographie sont garantis d’un tirage limité à un seul exemplaire de l’œuvre qu’ils se proposent d’acquérir.
Jean-Luc debève